Stopper la pollution des océans par le plastique

Les résultats de cette étude démontrent que stopper la pollution des océans par le plastique est faisable techniquement au niveau des principales sources de pollution;

Des chercheurs allemands ont inventorié les dix plus grands fleuves transporteurs de plastique du monde, dans la revue Environnemental Science & Technology (octobre 2017).

Une grand partie du plastique polluant les océans mondiaux s’y déverserait depuis 10 fleuves selon une recherche menée par le professeur Christian Schmidt de l’université de Leipzig. Cette étude fracassante pointe du doigt des pays africains et asiatiques. L’équipe du professeur Schmidt a calculé la proportion de plastique dans les fleuves autour du globe en analysant les données provenant de 79 sites répartis le long de 57 fleuves et les résultats sont accablants.
L’ensemble des fleuves et rivières dans le monde contribuent à hauteur de plusieurs millions de tonnes de déchets par an et environ 90% de cet apport proviendrait de 10 fleuves les plus pollueurs.

En effet, il est connu que les fleuves sont parmi les plus « efficaces » moyens de diffusion du plastique dans les océans. Mais aucune étude globale n’avait été menée sur le sujet. « Sur les 10 fleuves les plus chargés de plastique vers les océans ».

Huit d’entre eux sont situés en Asie, dont le Yangtze et le Gange.
 Les deux autres  situés en Afrique sont le Niger et le Nil.

le Yangzi Jiang, (ex-fleuve Bleu), le fleuve Jaune en Chine
le Hai He et le Zhu Jiang ( ou rivière des Perles), en Chine
l’Indus, qui relie le Pakistan à la Chine
l’Amour qui traverse notamment la Russie et le nord de la Chine
le Mékong, en Asie du Sud-Est
le Nil et le Niger, deux grands fleuves africains irriguant respectivement l’est et l’ouest du continent
le Gange, qui débouche en Asie du Sud sur le golfe du Bengale.
La palme du plus grand pollueur revient au fleuve Yang-Tsé, en Chine, qui chaque année peut charrier jusqu’à 1,5 million de tonnes de plastique dans l’océan.


D’autres fleuves comme que le Brantas, le Solo, le Serayu et le Progo en Indonésie sont également de grands transporteurs de déchets.

Par comparaison, la Tamise en Angleterre transporte chaque année 18 tonnes de plastique dans la mer.

Autant de signaux qui «accentuent le besoin de concentrer les efforts sur le contrôle et la réduction des déchets dans les pays d’Asie qui connaissent un développement économique rapide», notent les scientifiques.

Selon les scientifiques, ces dix fleuves seraient responsables de la déverse océanique mondiale de déchets en plastique de toutes les tailles.
Au total, les chercheurs estiment qu’entre 410 000 et 4 millions de tonnes de plastique des fleuves finissent dans les océans chaque année. La source principale de la pollution provient de zones où les déchets sont peu ou pas collectés et recyclés.
Le débit hydraulique des cours d’eau est un autre facteur déterminant : neuf des fleuves les plus pollueurs comptent aussi parmi les plus importants du monde.

La durée d’acheminement du plastique d’un fleuve à l’océan se compte-t-elle en semaines, en années ou en décennies ?
Difficile à dire dans l’état actuel des connaissances. C’est ce que les chercheurs vont désormais tenter de mesurer. Cette donnée permettra de prévoir les répercussions de la pollution plastique terrestre actuelle sur l’océan. Chiffres à l’appui, des solutions de tri des déchets plastiques dans les zones les plus pollueuses du globe pourront alors être envisagées.

Carte de la pollution plastique en fonction de sa densité

« Plus il y a de déchets dans un bassin versant, plus le plastique finit dans les fleuves et prend la direction de la mer. Cibler ces dix fleuves pourrait permettre de diviser par deux l’apport en plastique de leurs bassins versants. Pour y parvenir, il serait nécessaire d’améliorer la gestion des déchets et  sensibiliser le public à la question et éventuellement d’installer des systèmes de collectes de déchets sur les fleuves avant leurs arrivée en mer »

« S’attaquer aux sources de la pollution le long de ces fleuves serait un moyen efficace de réduire en  partie le problème des déchets plastique dans les océans ».

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