Rive Nord, rive Sud, les enjeux d’une pollution sans frontières

En Algérie le périple d’une pollution plastique, future bombe à retardement écologique.

A l’occasion de mon dernier séjour en Algérie et à quelques heures de Paris et des négociations sur le traité international sur le Plastique, ce pays de la rive sud de la Méditerranée, agonise sous les points noirs des décharges sauvages de ses déchets plastiques.

Je remercie le professeur Boualem Hamdi, spécialiste de la pollution plastique en Algérie qui m’a accompagné, guidé et renseigné sur les sources et origines de la présence de ces déchets. Récemment une tempête sur la région de Boumerdes à fait raviner des torrents de déchets sauvagement abandonnés dans les hauteurs et composés principalement des sacs plastiques blancs et noirs, de bouteilles et emballages…,
le pays étant un des plus grands consommateurs au monde de sacs et d’eau en bouteilles !
Face à cette à cette situation incontrôlable l’Algérie est confronté à des fuites majeures de déchets qui ravinent avec les pluies aux estuaires des Oueds et terminent en Méditerranée.

Cette pollution plastique devient une future bombe à retardement écologique avec la fragmentation de ces déchets en milliards de microplastiques flottant en surface dans cette zone de nourrissage et qui envahissent également les fonds marins pour des centaines d’années.
Les pêcheurs Algériens se retrouvent en première ligne face à cette situation tragique au regard des témoignages des déchets remontés dans leurs filets de pêches.
Une pollution sans frontières, car une fois en mer ces déchets circulent sur l’ensemble du bassin Méditerranéen impactant l’ensemble des écosystèmes marins.

Pour réduire notre dépendance au plastique il nous faut des politiques systémiques car les actions fragmentées et au coup par coup ne seront pas suffisantes.Il est donc urgent de faire évoluer les prises de conscience sur l’urgence d’agir, personnellement, collectivement, politiquement…sur l’ensemble des deux rives.
(à suivre)

Bruno Dumontet