Plastiques en Méditerranée : « Les habitants inquiétants de la plastisphère »

La campagne de recherche 2019, du laboratoire citoyen se termine ce vendredi 9 août au port de Marseille.

Conférence-débat avec les scientifiques du programme 2019 :
Tosca Ballerini, Laura Frère, Jeremy Mansui et Bruno Dumontet, fondateur d’Expédition MED
Vendredi 9 août 2019
Horaires : 17H30-19H30

Lieu : « espace nautique » de la Société Nautique de Marseille 23 quai de Rive-Neuve 13007

Retour en photos sur la campagne 3 de Toulon à Port St Louis du Rhône.
Photos réalisées par Mathis Le Mounier, Volontaire en Service civique à Expédition MED


Présentation des résultats préliminaires des campagnes 2017/2018 dans le cadre du programme « Pelagos plastic free ».


Présentation du programme de recherche de la campagne 2019 :
la Plastisphère : l’étude de communautés microbiennes sur les plastiques prélevés dans l’eau de mer, dans les ports et dans les fleuves à travers le séquençage de l’ADN et l’étude du génome des micro-organismes qui composent le biofilm qui recouvre les plastiques.

La protéomique : Certaines bactéries présentes dans ces communautés pourraient être de potentielles candidates dans les processus de dégradation de plastiques. Afin de mettre ces dernières en évidence, des cultures d’enrichissement seront réalisées.
L’intérêt de ce programme permettra de trouver de nouvelles alternatives pour la gestion et le recyclage des déchets.

Dans la suite de ces campagnes, Expédition MED et FNE PACA vont développer sur la Durance (Serre-Ponçon-Avignon) en 2019/2020 une action en réponse à l’appel à projet régional « Zéro plastique« . La conférence sera également l’occasion d’en présenter le sens et les axes d’interventions.

L’amélioration des connaissances sur les déchets marins et la mise en œuvre de plans de gestion sont des processus à long terme, largement basés sur la recherche. L’harmonisation des approches, la possibilité de quantifier les plus petites particules ou nanoparticules, l’évaluation des sources et aires d’accumulation de déchets, une meilleure compréhension de la dynamique du transport, des mécanismes de dégradation et des impacts sur les organismes et les écosystèmes, notamment les transports d’espèces pathogènes ou non sont autant de questions clés en vue de mieux comprendre le cycle des déchets en mer, préalable indispensable à une gestion optimisée du problème.

La campagne de recherche 2019, se termine le vendredi 9 août au port de Marseille

 

 

 

 

 

1/ Ce programme a été réalisé en collaboration avec les biologistes Linda Amaral-Zettler* et Erik Zettler* du NIOZ-Royal Netherlands Institute for Sea Research qui ont découvert la présence de bactéries du genre Vibrio sur des microplastiques dans l’océan Atlantique et avec qui nous collaborons depuis 2017. Avec eux nous continuerons l’étude de communautés microbiennes sur les plastiques prélevés dans l’eau de mer, dans les ports et dans les fleuves à travers le séquençage de l’ADN et l’étude du génome des microorganismes qui composent le biofilm qui recouvre les plastiques.

2/ Le programme scientifique 2019 s’est enrichit et a élargi ses investigations par une nouvelle collaboration avec le laboratoire de protéomique et microbiologie du professeur Ruddy Wattiez et de Alice Delacuvellerie de l’université de Mons (UMONS) en Belgique. Avec eux nous développeront un nouveau programme de recherche de protéomique. Un seul génome peut en fait conduire à différents protéomes en fonction des étapes du cycle cellulaire, de la différenciation, de la réponse à différents signaux biologiques ou physiques, de l’état physiopathologique.

Le programme de recherche 2019 va permettre la réalisation de nouvelles analyses pour étudier les effets du plastique et son rôle dans les écosystèmes. En effet, l’introduction des plastiques dans les océans fournit un grand nombre de nouveaux substrats sur lesquels des microorganismes se développent. Il s’agit d’un vecteur majeur pour la dispersion d’espèces au gré des flots telles que des espèces pathogènes. Ces plastiques sont des écosystèmes auto-suffisants qu’il est important de mieux étudier et comprendre. Pour cela, différentes analyses seront menées telles que l’étude des communautés microbiennes des biofilms par séquençage et également par protéomique. Certaines bactéries présentes dans ces communautés pourraient être de potentielles candidates dans les processus de dégradation de plastiques. Afin de mettre ces dernières en évidence, des cultures d’enrichissement seront réalisées.

L’intérêt de ce programme va permettre de trouver de nouvelles alternatives pour la gestion et le recyclage des déchets.

*les biologistes Linda Amaral-Zettler et Erik Zettler ont inventé le terme « Plastisphère » pour décrire ces nouveaux habitats pélagiques et les communautés de microorganismes qui les habitent se transformant en « récifs microbien ». Ces deux chercheurs, ont découvert que toute une communauté de microorganismes bien distincte des communautés biologiques qui se trouvent dans l’eau libre vit sur les déchets plastiques.
Quelques heures après son arrivée en mer, un déchet plastique est colonisé par des microorganismes. Composé par des macrodéchets et des microplastiques (fragments d’une taille < 5 mm) et colonisé par les communautés microbiennes qui y vivent dessus, ce nouvel habitat joue un rôle clé dans l’agrégation et le transport de produits chimiques toxiques et de microorganismes potentiellement envahissants dans les écosystèmes marins et pathogènes pour les organismes marins et l’homme.
L’inquiétude est de savoir jusqu’où la contamination des déchets plastiques peut s’infiltrer dans la chaîne alimentaire. Un groupe de bactéries qui inquiète le plus, est celui du genre Vibrio dont ils fait part la bactérie vectrice du choléra chez les humaines et d’autres bactéries vectrices de maladies gastro-intestinales chez les poissons. Ceci sont potentiellement dangereux dans les cas de contamination des fermes d’aquaculture.

Photo : Erik Zettler/Marine Biological Laboratory – vue au microscope électronique de bactéries du genre Vibrio dans un expérience de laboratoire.

Composé par des macrodéchets et des microplastiques (fragments d’une taille < 5 mm) et colonisé par les communautés microbiennes qui y vivent dessus, ce nouvel habitat joue un rôle clé dans l’agrégation et le transport de produits chimiques toxiques et de micro-organismes potentiellement envahissants dans les écosystèmes marins et pathogènes pour l’homme.
L’inquiétude est de savoir jusqu’où la contamination des déchets plastiques peut s’infiltrer dans la chaîne alimentaire. La bactérie qui inquiète le plus, est celle du genre « vibrio » qui est déjà présente dans l’océan et dont la plus connue est celle qui est vectrice du choléra et d’autres maladies gastro-intestinales chez l’humain. Ce qu’ont constaté les chercheurs, c’est que cette bactérie a le potentiel de se reproduire en grande quantité et de s’attaquer également au système digestif des poissons.

 

Contact Expedition MED : Bruno DUMONTET
Tel : 06 34 48 13 05

Contact FNE PACA : Gilles MARCEL
Tél : 06 08 89 75 54

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