« Plastique et vie marine : une cohabitation à la dérive ».
Ce documentaire, qui explore l’impact de la pollution plastique sur les écosystèmes marins, sera diffusé samedi 22 novembre 2025 à 22h45 sur Arte.
Vous pouvez déjà le découvrir en avant-première sur Arte.TV !

Nous remercions chaleureusement le réalisateur Christoph Peters et son équipe, les scientifiques, Ana-Luzia Lacerda, Linda Amaral-Zettler et Erik Zettler, et l’équipage d’Expédition MED qui ont participé à la réussite de ce tournage en Méditerranée, en avril 2024.
Une plongée au cœur de la plastisphère* avec Arte !
Voir le reportage :
Le plastique présent dans les mers et les océans est colonisé par d’innombrables organismes vivants, visibles ou non à l’oeil nu. Accompagnant des chercheurs, ce documentaire fait le point sur leurs connaissances et leurs découvertes récentes.
Réalisé par Christoph Peters, ce documentaire nous fait voyager de Rome à Nice, en passant par Heligoland et Texel, pour revenir à Leipzig, toujours sur la piste d’un phénomène qui transforme durablement l’écosystème marin, « la plastisphère* »
* Plastisphère (terme inventé par Eric Zettler) : « La plastisphère est un écosystème artificiel de déchets plastiques flottants, colonisés par des micro-organismes potentiellement pathogènes (bactéries, virus, champignons, …) qui perturbe la biodiversité marine, intoxique la chaîne alimentaire et menace durablement la santé des océans et des humains. »
Les déchets plastiques sont considérés comme l’un des plus grands problèmes environnementaux de notre époque. Mais ils créent aussi un tout nouvel habitat : la plastisphère – un monde coloré de bactéries, d’algues, de champignons et d’autres organismes qui colonisent le plastique et dérivent à travers les océans. Le documentaire offre un aperçu extraordinaire de ce micromonde encore largement méconnu et accompagne des chercheurs à travers l’Europe qui étudient l’impact du plastique sur nos océans et, potentiellement, sur nous, les humains.
Au large des côtes italiennes, les biologistes Ana-Luzia Lacerda (Brésil) et Linda et Erik Amaral-Zettler (États-Unis) collectent à bord du voilier Bonita des microparticules de plastique de surface faisant moins de cinq millimètres. Leurs prélèvements seront analysés à l’Institut Alfred-Wegener, sur l’île d’Heligoland, où officient leurs confrères allemands Gunnar Gerdts et Lars Gutow, spécialisés dans l’étude de la platisphère, ces écosystèmes constitués de composants plastiques qui envahissent les eaux marines. Le second étudie par exemple les macroplastiques sur lesquels se développe une multitude d’organismes comme des cloportes de mer, des larves de crustacés ou des algues. Ailleurs, à un millier de kilomètres au large de la Californie, un continent de déchets plastique, d’une superficie trois fois supérieure à celle de la France, dérive dans le vortex du Pacifique nord. Mechtild Schmitt-Jansen, du Centre Helmholtz pour la recherche environnementale de Leipzig, l’a observé plusieurs semaines durant à bord du Sonne, un laboratoire flottant : « Quand on regarde l’eau, on voit passer un morceau de plastique toutes les deux secondes« , s’alarme-t-elle. Dans les glaces éternelles qui encerclent le pôle Sud, Ana-Luzia Lacerda a pu démontrer l’impact écologique de nos déchets plastiques. Et Maria Luiza Pedrotti, du CNRS, a identifié quant à elle en Méditerranée une bactérie nocive pour les crustacés et les humains, Vibrio parahaemolyticus, qui prospère sur les microfibres issues de nos lessives, charriées jusque dans les milieux marins…
Nouveau monde du vivant
De la Méditerranée à la mer du Nord, du Pacifique Nord à l’Antarctique, les déchets plastiques, visibles ou non à l’œil nu, sont devenus les habitats quasi indestructibles et parfois nourriciers d’innombrables espèces. Si la plupart des micro-organismes qui les colonisent (virus, bactéries, champignons…) sont inoffensifs, certains peuvent se révéler dangereux, à l’instar des vibrions cholériques responsables du choléra qui se multiplient très rapidement lorsque la température de l’eau augmente. Au plus près de ces chercheurs de terrain, ce documentaire met en lumière leurs travaux sur ce nouveau monde du vivant, encore largement méconnu. Alors que les mers se réchauffent avec le changement climatique et que la pollution plastique est exponentielle, les craintes de la communauté scientifique ne cessent de grandir.


