Expédition MED a la rencontre des HABITANTS INQUIÉTANTS DE LA PLASTISPHERE

Le Laboratoire Citoyen d’Expédition MED embarque à la  rencontre des  habitants inquiétants de la « Plastisphère » en Méditerranée.

Des bactéries, virus, algues et autres micro-organismes potentiellement dangereux colonisent les déchets plastiques dans les mers et les océans !

Quels risques et maladies certains organismes pathogènes, notamment la bactérie du genre Vibrio ou des algues responsables des floraisons algales toxiques, pourraient ils entraîner  chez l’homme et les espèces aquatiques ?

“Ces déchets plastiques qui envahissent les océans et les mers du monde représentent un enjeu majeur pour la recherche et il est urgent d’enquêter sur les dégâts qu’ils sont susceptibles de provoquer sur l’écosystème marin et chez les humains ».

 

 

 

CONFERENCE – DEBAT* avec Expédition MED et les scientifiques* du programme 2019.
Présentation des résultats préliminaires des campagnes 2017/2018 et les enjeux du programme 2019.
* Tosca Ballerini, Laura Frère, Jeremy Mansui
 et Bruno Dumontet, fondateur d’Expédition MED

 

L’amélioration des connaissances sur les déchets marins et la mise en œuvre de plans de gestion sont des processus à long terme, largement basés sur la recherche. L’harmonisation des approches, la possibilité de quantifier les plus petites particules ou nanoparticules, l’évaluation des sources et aires d’accumulation de déchets, une meilleure compréhension de la dynamique du transport, des mécanismes de dégradation et des impacts sur les organismes et les écosystèmes, notamment les transports d’espèces pathogènes ou non sont autant de questions clés en vue de mieux comprendre le cycle des déchets en mer, préalable indispensable à une gestion optimisée du problème.

Campagne de recherche 2019

1/ Ce programme se fera avec les biologistes Linda Amaral-Zettler* et Erik Zettler* du NIOZ-Royal Netherlands Institute for Sea Research qui ont découvert la présence de bactéries du genre Vibrio sur des microplastiques dans l’océan Atlantique et avec qui nous collaborons depuis 2017. Avec eux nous continuerons l’étude de communautés microbiennes sur les plastiques prélevés dans l’eau de mer, dans les ports et dans les fleuves à travers le séquençage de l’ADN et l’étude du génome des microorganismes qui composent le biofilm qui recouvre les plastiques.

2/ Le programme scientifique 2019 s’enrichit et élargi ses investigations par une nouvelle collaboration avec le laboratoire de protéomique et microbiologie du professeur Ruddy Wattiez et de Alice Delacuvellerie de l’université de Mons (UMONS) en Belgique. Avec eux nous développeront un nouveau programme de recherche de protéomique. Un seul génome peut en fait conduire à différents protéomes en fonction des étapes du cycle cellulaire, de la différenciation, de la réponse à différents signaux biologiques ou physiques, de l’état physiopathologique.

Le programme de recherche 2019 permettra la réalisation de nouvelles analyses pour étudier les effets du plastique ainsi que son rôle dans les écosystèmes. En effet, l’introduction des plastiques dans les océans fournit un grand nombre de nouveaux substrats sur lesquels des microorganismes se développent. Il s’agit d’un vecteur majeur pour la dispersion d’espèces au gré des flots telles que des espèces pathogènes. Ces plastiques sont des écosystèmes auto-suffisants qu’il est important de mieux étudier et comprendre. Pour cela, différentes analyses seront menées telles que l’étude des communautés microbiennes des biofilms par séquençage et également par protéomique. Certaines bactéries présentes dans ces communautés pourraient être de potentielles candidates dans les processus de dégradation de plastiques. Afin de mettre ces dernières en évidence, des cultures d’enrichissement seront réalisées.

L’intérêt de ce programme permettra de trouver de nouvelles alternatives pour la gestion et le recyclage des déchets.

*les biologistes Linda Amaral-Zettler et Erik Zettler ont inventé le terme « Plastisphère » pour décrire ces nouveaux habitats pélagiques et les communautés de microorganismes qui les habitent se transformant en « récifs microbien ». Ces deux chercheurs, ont découvert que toute une communauté de microorganismes bien distincte des communautés biologiques qui se trouvent dans l’eau libre vit sur les déchets plastiques.
Quelques heures après son arrivée en mer, un déchet plastique est colonisé par des microorganismes. Composé par des macrodéchets et des microplastiques (fragments d’une taille < 5 mm) et colonisé par les communautés microbiennes qui y vivent dessus, ce nouvel habitat joue un rôle clé dans l’agrégation et le transport de produits chimiques toxiques et de microorganismes potentiellement envahissants dans les écosystèmes marins et pathogènes pour les organismes marins et l’homme.
L’inquiétude est de savoir jusqu’où la contamination des déchets plastiques peut s’infiltrer dans la chaîne alimentaire. Un groupe de bactéries qui inquiète le plus, est celui du genre Vibrio dont ils fait part la bactérie vectrice du choléra chez les humaines et d’autres bactéries vectrices de maladies gastro-intestinales chez les poissons. Ceci sont potentiellement dangereux dans les cas de contamination des fermes d’aquaculture.

Photo : Erik Zettler/Marine Biological Laboratory – vue au microscope électronique de bactéries du genre Vibrio dans un expérience de laboratoire.

Composé par des macrodéchets et des microplastiques (fragments d’une taille < 5 mm) et colonisé par les communautés microbiennes qui y vivent dessus, ce nouvel habitat joue un rôle clé dans l’agrégation et le transport de produits chimiques toxiques et de micro-organismes potentiellement envahissants dans les écosystèmes marins et pathogènes pour l’homme.
L’inquiétude est de savoir jusqu’où la contamination des déchets plastiques peut s’infiltrer dans la chaîne alimentaire. La bactérie qui inquiète le plus, est celle du genre « vibrio » qui est déjà présente dans l’océan et dont la plus connue est celle qui est vectrice du choléra et d’autres maladies gastro-intestinales chez l’humain. Ce qu’ont constaté les chercheurs, c’est que cette bactérie a le potentiel de se reproduire en grande quantité et de s’attaquer également au système digestif des poissons.

 

 

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